LE KRAKEN
LES SUBS, Lyon, France 2022
Installation monumentale in situ par UV LAB
Production:Les Subs
Rendu possible grâce au fonds of Mondes Nouveaux, un programme de soutien à la conception et à la réalisation de projets artistiques initié par l'Etat français dans le cadre du volet Culture de France Relance.
Avec le soutien de l'atelier des artistes en exilet
École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon
LE KRAKEN EN QUELQUES CHIFFRES :
25mlarge
15mhaut
180m detentacules
1000m²de bois préfabriqué
6 semainesde chantier
30 professionnels & étudiants mobilisés
Équipe de production:
LABO UV équipe: Khaled Alwarea, MIke Shnsho et Layla Abdul-Karim.
Animations et rendus 3D: Sameh Saad CG
Les SOUS équipe: Hugo Hazard, Nicolas Goblet, Alexis Pawlak.
Ingénieur:Nicolas Picot
Constructions professionnelles : Didier Hirth, Grégory Blain, Zoe Escude, Jean-Marc Fanti, Christian Allamanno, Abdel Sidk, Claire Jouet, Daniel Ibanez, Juliette Dubernet, Frank, Theri
Forgeron: Vincent Loubert
Bénévole ENSBA : Lisa Guiga Masini, Valentine Gensane, Constance Cittone, Alexia Kalinsky, Sarah Vithaya, Valentine Jouault, Philippine Brulé, Alix Chartier, Manon Siegler, Maimouna N'gaide, Xiaoming Ren.
Bénévole Année lumière: Marie Canard.
Un effet glacial se produit sur la peau lorsqu'on réalise la taille du Kraken (laboratoire UV), la structure en bois qui a rampé hors de l'eau appartient à une autre époque ou peut-être à une autre histoire. il est pourtant là, étendant ses tentacules sur « LES SUBS et l'ENSBA LYON » à notre rencontre.
le sublime Ora et l'effet effrayant disparaissent rapidement une fois que nous traversons le Kraken, le touchons, découvrant davantage rend la bête moins terrifiante, elle accueille des événements et des spectacles en même temps, elle se dresse pour que nous la regardions de loin.
On peut regarder le Kraken de trois manières différentes. Premièrement, l’utilisation du pronom « ça » est problématique ; le Kraken est « vivant », et son approche d’installation lui donne un aspect vivant. On peut le toucher, le marcher dedans, l'escalader, en même temps c'est organique ; non pas d’un point de vue représentatif mais réel. Autrement dit, le bois lui-même a une « vie » : il respire, rétrécit, il évolue avec le temps. La taille et l'esthétique du sublime jouent ici un rôle mineur ; puisque d'habitude, on ne peut pas toucher une œuvre d'art sublime, demandez-vous, pouvez-vous toucher le David de Michel-Ange ? Pouvez-vous glisser votre main sur la surface brillante du géant Balloon Dog de Jeff Koons ?
Un autre aspect que représente le Kraken est la capacité de remettre en question l’intégrité architecturale, en pariant sur le sentiment paradoxal d’effondrement versus debout. Mais le sentiment de fragilité qui flotte dans la sphère – créé par le Kraken – transmet également la capacité de donner « vie » à une structure fonctionnelle mais qui ne respecte pas les mesures spatiales traditionnelles et leurs conceptions prédéfinies. Une figure grotesque, où « dedans » et « dehors » se distinguent vaguement ; activer un processus « d’inclusion ». C'est plus qu'une plaisanterie ; c'est une praxis en cours, comme si des aliments de mauvaise architecture, de fausse instabilité et d'indétermination mythologique s'entremêlaient pour réintroduire l'activité humaine comme une forme de dialogue, de jeu et de découverte.
Une troisième façon de considérer le Kraken est de le considérer comme une « bête », une figure politique étrangère au domaine des catégories ontologiques traditionnelles. La Bête a la capacité de courir librement en contournant les frontières traditionnelles, sa liberté n'est limitée que par ses désirs et son libre arbitre inattendu. c'est ce qui fait du Kraken et de son emplacement une telle représentation du contournement de l'ordre traditionnel des choses, même s'il n'« appartient pas », il est présent ; menaçant ce qui l'entoure, nous laissant nous demander « que pourrait-il faire d'autre ? », « où pourrait-il aller d'autre ?